Pourquoi un cahier spécial sur un rapport « tabletté » depuis 10 ans?

C’est parce que la vérité, la lucidité et le sens du bien commun ont la vie dure et sont des valeurs essentielles que l’Institut Jean-Garon a décidé de souligner, par ce cahier spécial, le 10e anniversaire du rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ), même, et à plus forte raison, s’il a été « tabletté » presqu’intégralement depuis sa parution.

Au fil de ces quelques pages, vous pourrez constater toute l’actualité que conserve le diagnostic poli mais rigoureux posé par la CAAQ sur un monde agricole crispé et figé dans une vision maintenant dépassée.  Vous pourrez aussi sentir le souffle régénérateur des pistes de solution proposées qui sont, dans l’ensemble, toujours aussi pertinentes.

La grande force de la Commission est qu’elle a toujours été le fidèle et respectueux porte-parole de tous ceux et celles qui lui ont confié leurs problèmes et leurs rêves, dans un geste d’écoute qui, par sa durée et son ampleur, n’avait pas eu d’équivalent depuis la Commission Héon… de 1957.

Malheureusement, vous pourrez aussi mesurer dans ce cahier toute l’ampleur du temps perdu dans la mise en application d’un rapport qui, il y a dix ans, se projetait sur un horizon de… dix à quinze ans.

Car l’analyse que nous avons réalisée du suivi du rapport Pronovost n’a fait que confirmer ce que tous les observateurs du secteur agro-alimentaire constatent depuis dix ans :  faute de courage et de leadership de la part de ceux qui avaient à l’accueillir et à le mettre en œuvre, lentement mais sûrement comme le recommandait le rapport lui-même, les fenêtres qui devaient s’ouvrir pour laisser entrer l’air frais du changement dans la « forteresse » agricole sont restées fermées.

Mais, au-delà de la valeur intrinsèque du Rapport Pronovost, il y a une autre raison qui justifie le devoir de mémoire auquel nous nous livrons. Le premier ministre Couillard lui-même l’a brandi, le 17 novembre dernier lors du Sommet sur l’Alimentation, en proclamant qu’il était temps de passer à l’action.  Il rappelait ainsi l’intention de son gouvernement de publier, avant le prochain rendez-vous électoral, une nouvelle politique bio-alimentaire audacieuse et englobante.

Il y a donc lieu de rappeler au gouvernement, au moment où il rédige cette politique, les « essentiels » du Rapport Pronovost, celles sans lesquelles rien de significatif n’est possible.

Enfin, l’Institut Jean-Garon a l’insigne honneur d’avoir comme président-fondateur M. Jean Pronovost, le président de la CAAAQ et le principal cosignataire du rapport qui porte son nom. Cela nous a donné un accès privilégié à la pensée de ce grand visionnaire qui signe ici deux textes majeurs.

Cela n’aurait pas été le cas, nous aurions quand même souligné cet anniversaire, car, tout en définissant l’Institut Jean-Garon comme un lieu de rencontres et d’échanges ouvert à tous les points de vue, nous sommes à la fois les héritiers du Rapport Pronovost et de l’œuvre de Jean Garon dans leur refus du statu-quo.

Bonne lecture

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