Suite à une hausse du salaire minimum et au manque d’eau, les Californiens cherchent à produire ailleurs sur le continent. Pourquoi pas au Québec… ?
Produire au Québec des fraises pour la Californie est une perspective à première vue prometteuse: le marché américain est immense.
Mais un des problèmes des Californiens, nous l’avons aussi. La hausse du salaire minimum prévue ici pour les cueilleurs inquiète les producteurs.Le ministre Lamontagne dit ne pas être contre l’idée d’un coup de pouce pour absorber la différence mais ça reste à voir.
De l’eau, nous en avons en abondance. Mais les terres les plus propices à la production de fraises en plein champ sont dans la vallée du Saint-Laurent, là où est concentrée environ 70% de la population. Les pressions d’urbanisation demeurent insistantes malgré le zonage agricole. Il faudra être vigilants.
Cette nouvelle production intensive saisonnière présenterait un attrait pour des gens intéressés à faire de l’agriculture durant une partie de l’année seulement.
Cependant, elle impliquerait des défis technologiques et entraînerait des investissements importants. Un pensez-y bien.
Un hic à surmonter ou contourner: nous importons déjà plus de fraises que nous en exportons. Et la concurrence du Mexique en pleine saison de récolte au Québec ne s’arrêtera pas demain matin, même si les détaillants prétendent donner priorité aux fraises du Québec. Il y a encore un gros travail d’éducation à faire auprès des consommateurs, dont plusieurs préfèrent acheter un prix plutôt qu’un goût de qualité, qui permet aussi de soutenir une agriculture de proximité.
Tenir un tel pari pourrait-il aider à augmenter les superficies en culture, le revenu agricole et le niveau d’autosuffisance alimentaire du Québec, notamment en produisant ici une partie des fraises venant déjà de la Californie?